Depuis lundi dernier, la France sort progressivement du confinement après pratiquement deux mois d’arrêt de l’activité économique du pays. Les acteurs du marché de l’immobilier sont dans les starting blocks, prêts à assurer la reprise (voir notre dernier article sur les conséquences du coronavirus sur le marché immobilier pendant la crise). Quant aux particuliers, acheteurs et vendeurs, de nombreuses questions subsistent concernant la santé du marché immobilier en cette période de déconfinement. Quel sera l’impact de la crise du coronavirus sur les transactions immobilières ? Les prix vont-ils baisser comme le redoutent certains ? Le durcissement des conditions de crédit fera-t-il obstacle à la reprise ? Voici des éléments de réponse dans cet article.
Confinement : attitude des professionnels de l’immobilier
Comme dans beaucoup de secteurs, le confinement des Français suite à l’épidémie du covid-19 a mis le marché de l’immobilier entre parenthèses alors qu’il était très florissant depuis quelques années déjà.
Les banques ont observé une baisse des demandes de prêts d’environ 80 % par rapport à la même période de 2019. Elles ont également été grandement sollicitées par leurs clients pour des reports de mensualités d’emprunts.
Si les visites de biens et les nouveaux projets des ménages ont stoppé net, les acteurs de l’immobilier n’ont pour autant pas chômé. Certains ont utilisé cette pause pour continuer à faire avancer les dossiers en cours et répondre aux demandes de leurs clients grâce aux nouvelles technologies à leur disposition (visites virtuelles, conseils via visioconférences, signatures à distance…). D’autres l’ont utilisée pour redéfinir leur stratégie de communication, former leurs équipes, ou bien consolider les relations qu’ils entretiennent avec leurs partenaires et leurs clients. Globalement, les professionnels ressortent avec l’envie forte de digitaliser au maximum leur fonctionnement afin d’être capable de réaliser entièrement à distance et de manière sécurisée tous types de transactions.
Impact du coronavirus sur les transactions immobilières
Le confinement est levé, les signatures de mandats vont pouvoir reprendre progressivement. Durant cette crise, le moral des vendeurs n’a pas été touché et reste positif. Selon les données issues des professionnels de l'immobilier, les projets ont été différés mais seulement 2 % des ménages disent avoir abandonné leur projet.
L’impact de la pandémie du coronavirus sur les ventes est réel, mais concerne davantage le retard des démarches et l’aspect logistique. Malgré cette situation inédite, l’intérêt pour l’immobilier reste prégnant et la demande est toujours là.
Le nombre de transactions sur l’année devrait évidemment baisser par rapport à l’année 2019 qui avait enregistré un chiffre record d’1 million de transactions !
Concernant les conséquences de cette crise sur les prix, cela reste encore difficile à prévoir. Il est vrai que près d’un vendeur sur deux craint une baisse importante des prix de l’immobilier. Il faut savoir que sur ces quatre dernières années les prix ont augmenté de 11 %. Cette hausse va s’arrêter et l’on peut s’attendre à une stabilité, voire à une légère baisse des prix, mais les experts du secteur n’envisagent pas d’effondrement. Les vendeurs ne devraient pas baisser les prix de plus de 4 % en moyenne et auront plutôt tendance à négocier davantage et attendre plus longtemps que leur bien se vende.
On constatera toutefois des disparités géographiques. Les grandes villes où le marché était le plus dynamique et où la grande majorité des emplois viennent du secteur tertiaire, s’en sortiront plus facilement. A contrario, les zones dont l’activité économique a fortement été touchée par la crise sanitaire du covid-19 seront plus vulnérables et accuseront certainement une baisse des prix allant jusqu’à 10 %.
Répercussions de la crise du Covid-19 sur les prêts immobiliers
En décembre 2019, déjà, les banques avaient été rappelées à l’ordre par les autorités financières qui souhaitaient davantage contrôler les conditions d’obtention des crédits immobiliers. Les règles sont claires : le taux d’endettement des ménages ne doit pas dépasser 33 % et la durée du crédit accordé ne doit plus s’étendre au-delà de 25 ans. Notre article sur les nouvelles conditions 2020 des prêts immobilier vous explique tout en détail. L’autre prérequis pour avoir plus de chances d’obtenir un prêt, est d’avoir un apport personnel afin de prouver sa solidité financière.
Compte tenu du contexte économique actuel, les établissements prêteurs sont aujourd’hui encore plus sélectifs dans leurs attributions de crédits. Ils seront notamment plus attentifs à la situation financière dans laquelle se trouve l’emprunteur, mais également à celle de son employeur et au secteur d’activité dans lequel il travaille. Certains secteurs comme l’événementiel, le tourisme, la restauration ou encore l’aéronautique seront considérés comme plus risqués.
À noter également que les banques vont davantage favoriser les achats de résidences principales au détriment des investissements locatifs.
Ces exigences accrues et la crise économique qui se profile ne vont évidemment pas favoriser l’achat et devraient encore davantage exclure certains ménages de l’accession à la propriété.
On observe également une hausse généralisée des taux de crédits allant de 0,30 à 0,50 %. Les banques temporisent néanmoins quant à cette hausse, avec un taux moyen sur 25 ans ne dépassant pas 1,7 % en mai contre 1,4 % en début mars, la différence de coût d'intérêt des prêts reste donc faible.
Que les emprunteurs se rassurent, les banques continueront de prêter car elles considèrent le crédit immobilier comme l’un des piliers de la bonne relation qu’elles entretiennent avec leurs clients.
Conséquences du confinement sur les ménages
Sur les sites de vente de biens immobiliers, les requêtes mentionnant un logement avec un extérieur explosent ! Cette longue période de confinement, durant laquelle des millions de Français se sont retrouvés du jour au lendemain contraints de rester chez eux 24 h / 24 a fait naître de nouveaux besoins. Une tendance se dessine : une envie de grand air, de verdure et un besoin d’espace ! Pour beaucoup de citadins, un logement avec extérieur devient un critère prioritaire dans leur recherche, après le prix. L’essor du télétravail qui ne concernait que 3 % seulement de la population avant le confinement, est désormais une réalité pour 30 % des salariés. Cette nouvelle façon de travailler, à distance, pourrait permettre à certains acquéreurs de s’éloigner un peu de la ville et envisager de s’installer à la campagne pour profiter de la nature et d’une maison avec jardin.
Les mois à venir confirmeront ou non cette tendance naissante. Il est encore trop tôt pour prévoir avec réelle précision les conséquences de cette crise sanitaire sur le marché de l’immobilier en France. D’autres critères comme l’évolution du chômage dans les mois à venir et l’attitude des banques dans l’attribution des crédits détermineront l’intensité de la reprise ou le repli des transactions.
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